vendredi 20 avril 2012

L’installation approche - 1


Nous nous préparons à notre installation sur la colline qui se fera dans un des tout prochains jours. Il y a quelque chose d’assez exaltant de se trouver un peu comme des moines du Moyen-Age devant tout envisager pour établir un monastères : les lits, l’eau, les casserolle, les nappes pour l’autel de la prière comme les assiettes pour la table commune, etc..
C’est surtout notre économe Joseph (avec l’aide de l’un ou l’autre) qui se charge de faire les achats nécessaires. Comme nous n’avons pas de véhicule (notre jeep est dans le fameux container qui n’est pas pressé !) il nous arrive de voir débarquer notre Joseph au Thabor en moto-taxi avec 4 gros bidons de 100 litres dont nous aurons besoin pour diverses ablutions avant d’avoir l’eau courante. Le spectacle vaut le détour et je me réjouis de prendre des photos le jour où il arrivera avec les quatre mousses de matelas en pareille équipage…
Mercredi 18. André et moi nous sommes rendus à la Procure diocésaine pour chercher un document qui devait nous permettre de faire une suite de démarches. Comme, selon des prévisions réalistes, on n’a pas pu avoir le document de départ, on s’est retrouvé avec la matinée libre. Alors nous avons visité deux écoles, un hôpital et une brasserie. Ce fut une belle journée.

D’abord un lycée de jeunes filles : on y a rencontré une jeune religieuse avec une chicotte (un fouet) pour dynamiser des lycéennes qui pendant les travaux manuels doivent nettoyer les cours extérieures et les pelouses et qui se cachent dans les coins pour parler de je ne sais quoi. La pauvre sœur était un peu découragée…

Puis une école primaire : pour aller chez la sœur directrice nous avons dû traverser la cour-pelouse et subir les acclamations et le délire des enfants (les salles n’ont pas de porte), qui ont eu droit à un cours gratuit d’ethnologie puisqu’ils voyaient un blanc passer… Cela a été dur de ramener le calme, surtout lorsqu’on a visité « une » classe au grand dam de toutes les autres…

Puis un hôpital : immense et avec plutôt bonne allure à l’extérieur, malheureusement rien ne va à l’intérieur. L’hôpital a les salles et le personnel (très mal payé) pour 500 lits mais il n’y a que 130 en fonction, faute de moyens, et la pharmacie a du matériel pour encore moins de lits. Le directeur est un ami d’André et il est un peu désespéré car l’Etat tente de bloquer les salaires des médecins à 50 dollars par mois (vous avez bien lu cinquante dollars par mois) ! A l’entrée de l’hôpital il y a une ambiance bon enfant. Du linge sèche dans l’herbe et les familles préparent à manger pour leur malade. Mais c’est comme cela dans beaucoup de pays du monde…


Puis une brasserie, en fait « la » brasserie de la province. On se serait cru à la Cardinal. L’usine est bien tenue, nous avons été très bien traités après que nous avons dit que nous voulions visiter un fleuron industriel de la ville. Et ce n’était pas de la lèche à bon marché. Cette usine est un miracle (peut-être parce que tout en étant locale, elle fait partie d’une holding internationale qui n’a qu’une concurrente au Congo). Tout est propre et bien organisé, même si la plupart des machines datent d’avant l’indépendance de 1960. La visite fut intéressante et désaltérante. Comme quoi avec un peu d’organisation, on peut faire quelque chose de bien dans ce pays…

Vendredi 20. C’est mon tour d’accompagner Joseph aux achats : cette fois-ci nous devions acheter une immense marmite pour bouillir l’eau et des braseros à charbons pour faire la cuisine. La marmite achetée a donné lieu à une attraction dans le marché et la rue. Joseph marchait devant avec le couvercle et « le blanc » derrière avec la marmite dans le dos. Ce spectacle a quelque chose d’impossible en Afrique. Pour diverses raisons qui conjuguées ont fait de moi « l’histoire du jour » au marché de Kananga. Premièrement il est indigne d’un homme en Afrique de l’occuper de casseroles... et surtout en public. Deuxièmement : un blanc comme "porteur" derrière un noir, ils n’en revenaient pas… Et puis finalement une grosse casserole sur un blanc devait peut-être leur faire penser à un blanc dans une grosse casserolle. Mais là je rigole… il faut dire que sur le chemin, je n’étais pas toujours à la fête !

1 commentaire:

  1. Bonsoir Guy,

    Je lis avec beaucoup de joie, de plaisir et d'émotion tes "aventures" au Congo.
    Je dois dire que j'ai essayé de t'imaginer avec une casserole sur le dos...la scène devait être particulière.
    Je porte dans ma prière ta mission en terre africaine et les habitants du Congo.
    Avec mon amitié Marion

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