On m’avait
dit en Europe que si en Afrique on arrivait à mener à bout une seule chose
pendant la journée, cette dernière était réussie. En fait tout ce qu’on dit sur
l’Afrique en Europe est vrai, mais le contraire l’est tout autant.
Ce lundi de
Pâques fut une journée mémorable. Nous avions prévu d’aller à Malandji avec
plein de plans et de projets. Nous avons tout juste réussi à en mener un à
bien: discuter de notre installation avec nos voisines, les sœurs bénédictines.
Bon, on a tout de même réussi à dîner deux fois...
Tout est
allé de travers depuis le début. Le départ avec la voiture de notre architecte
était prévu à 8h30 et donc parce que je suis encore un peu Suisse, j’étais
devant la maison à 8h29. Puisque personne n’est là, je retourne dans ma
chambre. Bien plus tard, Nicolas m’annonce que la voiture (la fameuse qui était
tombée en panne dans la montée de la colline le samedi saint !, voir au jour…) est de nouveau en panne
parce que le chauffeur y a mis du mazout au lieu de l’essence (ici tout se
trafique dans de vieux estagnons et donc on peut se tromper facilement). La
pompe en est morte de dépit…
On doit
donc trouver un autre véhicule pour transporter les ouvriers puis on viendra
nous chercher, nous et Martine, la comptable de l’évéché, qui vient avec nous
traiter chez les sœurs et inspecter chez nous…
Bon… on
patiente donc de 8h30 jusqu’à midi. A l’approche du dîner, André, en bon
chanoine éduqué à l’abbaye, s’inquiète du repas, et s’arrange avec la sœur de
la maison pour que nous mangions ici à Kananga, alors que Nicolas de son côté
avait dàjà traité avec les bénédictines pour que nous dînions chez elles à
Malandji. Aïe, on est dans une mauvaise passe ! que je dois traiter
en bon supérieur : pour ne
froisser aucune religieuse (il vaut toujours mieux les avoir dans la poche), je
décide que nous dînerions éventuellement des deux côtés en fonction de la
tournure des évènements. Nous n’étions pas au bout de nos surprises. Après le
premier dîner, on nous annonce la voiture pour 13h30. Elle vient, mais après
quelques hectomètres, crevaison.
On change le pneu et on va le faire réparer
sur le trottoir de la ville (il y a toujours de petits bricoleurs qui ont le
matériel pour cela et qui le font en un quart d’heure). C’était d’ailleurs
providentiel parce que vers 14h15 sur la route en sortie de ville, deuxième
crevaison.
On pert encore notre petit quart d’heure et on arrive vers 15h pour
le deuxième dîner que les bénédictines nous avaient préparé et gardé au chaud.
Après le repas on discute avec elles de notre installation et de quelques
modalités de collaboration (lessive, engagement de personnel...)
Ouf, la
journée est réussie et il est près de 17h quand il faut rentrer avant la nuit
(qui tombe dru ici)… On s’arrête à notre maison en haut de la colline pour
prendre une wagonnée d’ouvriers qui n’ont bien sûr presque pas avancé (cela
nous a un peu déprimé) et qui rentrent avec nous en ville.
Et au
moment de démarrer, comme si tout devait se conclure sur une note mémorable,
nous voyons à quelques mètres de la voiture, un gigantesque serpent (dans les 2
mètres) qui essaie de traverser la route mais qui s’enfuit dans les buissons en
nous voyant… Un voisin de plus sur la colline. Espérons qu'il reste discret et peureux…
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