samedi 30 juin 2012

Fêtes !

Aujourd’hui, 30 juin, c’est la Fête nationale congolaise. Fête de l’Indépendance qui a vu le 30 juin 1960 le Congo larguer les amarres qui le tenaient arrimé à la Belgique.
52 ans plus tard le pays est au bord de la guerre qui germe à l’est, du désastre économique, politique et social. Beaucoup de gens ont décidé dans ces conditions de faire de ce jour férié une « journée de méditation » à la maison, protestation silencieuse, non-violente, plutôt que de participer à des défilés et autres manifestations publiques et officielles.
Ce matin, chez les sœurs bénédictines nous avons célébré la messe pour plus de justice et paix dans le monde et dans le pays. Les textes que nous avons lus en la fête liturgique des premiers martyrs de Rome (dans notre calendrier religieux pour le 30 juin) prennent ici une coloration très spéciale et pathétique :  « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? le danger ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? L’Ecriture dit en effet : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, on nous prend pour des moutons d’abattoir ! » (saint Paul aux Romains !). Il faut bien dire que la Bible, ce n’est pas que de la poésie…

Mais il y a des lueurs d’espoir. Hier je suis allé à l’Université de Kananga (la jeune Université catholique Notre Dame du Kasaï) pour assister à la collation académique, cérémonie de remise des diplômes de la première volée de médecins (une cinquantaine). Parmi les lauréats se trouvait une grande amie de notre communauté, Sr Chantal, de la congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CIM-Kananga). C’est elle qui m’avait invité.

Autorités académiques et politiques

Le Serment d’Hippocrate durant la cérémonie

L’ambiance de la cérémonie était un joyeux désordre, avec cris, sifflets et youyous à la proclamation des noms de lauréats. Cela ressemblait un peu à nos remises de diplômes en Suisse avec en plus : de nombreux coqs-cadeaux qui ont caqueté bruyamment au milieu de l’assemblée. Sœur Chantal qui avait une troupe de consoeurs, d’amis et de parents a surclassé en bruits divers tous ses collègues ! J’étais très content pour elle.
Accueil du Dr sœur Chantal à la sortie

Cette volée qui a connu bien des vicissitudes durant le temps de sa formation n’a pas mâché ses mots dans le discours qu’elle a adressé par son délégué au recteur et au gouverneur (par interim, l’ancien ayant été tout récemment débarqué pour insuffisance de résultats !). Ils souhaitent travailler pour le pays et pour ses habitants en espérant que la bureaucratie ne mettra pas de bâtons dans leurs roues, ce qu’elle semble avoir fait durant tout le temps de leur formation.
J’ai rencontré une belle troupe de jeunes et dynamiques médecins. L’espoir du Congo est là.


Comme toujours à la réception, on met le père blanc
à la place d’honneur !

1 commentaire:

  1. Bonjour Guy, bonjour l'équipe de la Colline !

    En vacances durant 15 jours, je n'ai pas suivi le blog. Mais il s'en passe des choses en 15 jours ! Et pourtant, il reste tant à faire. Je suis émerveillé par votre dynamisme et votre esprit positif. J'aime beaucoup aussi ces pointes de résignation lorsque tout ne va pas comme vous voulez. A travers ces remarques, il me semble ressentir au mieux cette Afrique, cette culture, ces mentalités, avec lesquelles vous devez composer. J'aime également les parallèles ou comparaisons avec notre vie européenne : ce sont autant de petites remises en question pour nous ! MERCI !
    Comme on dit par ici : tout de bon pour la suite !

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