La vie à
travers chaque fissure
S’insinue
Nos existences se fracturent
Nos existences se fracturent
Pour Demain
Texte et photo offerts à Benjamin et Monique (à
la Borette et à l’Allée).
Devant le sanctuaire de Notre-Dame du Kasai,
une fissure permet à de petites herbes de s’épanouir. Faut-il les enlever ou
les laisser ?
Fissures
Depuis que
j’habite ma colline, outre les célébrations et les activités
communautaires diverses, j’occupe mon temps à des activités intellectuelles
mais aussi matérielles : je passe quelques heures de ma journée à
entretenir les allées du sanctuaire.
Et cela
donne à penser. Je me suis aperçu que celles-ci formaient une grande
croix : le chemin qui descend en pente très douce de la maison vers la
chapelle mariale croise celui qui va du clocher à l’église. A l’origine,
c’étaient des allées faites pour durer : pavés de briques recouverts d’une
couche de béton. Mais depuis l’époque de leur aménagement il y a 25 ans, elles ont traversé les rigueurs du
climat et les viscissitudes humaines : des période d’abandon, les pillages
de la guerre des années 90. Sur certains tronçons, la nature reprend ses
droits : le béton a craqué puis a disparu, les pavés se sont enfonçés dans
la terre qui se mèle aux feuilles des ans passés. A d’autres endroits le
naturel et l’articiel luttent encore : de l’herbe et des petites fleurs
émergent des fissures du béton.
C’est un
peu l’image de nos vies et peut-être même de notre foi. Il y a des bouts trop
bétonnés et d’autres vraiment en friche. Et toutes ces zones où des pierres
plus ou moins solides luttent contre des fleurs plus ou moins conquérantes.
Un seul
remède : il faut entretenir patiemment si l’on ne veut pas que le sauvage
finisse par tout envahir. Mais il faut faire preuve de poésie si l’on ne veut
pas que le bétonné soit roi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire