lundi 25 juin 2012

Haïku kongolais dédicacé 25



La vie à travers chaque fissure
S’insinue
Nos existences se fracturent
Pour Demain

Texte et photo offerts à Benjamin et Monique (à la Borette et à l’Allée).
Devant le sanctuaire de Notre-Dame du Kasai, une fissure permet à de petites herbes de s’épanouir. Faut-il les enlever ou les laisser ?


Fissures
Depuis que j’habite ma colline, outre les célébrations et les activités communautaires diverses, j’occupe mon temps à des activités intellectuelles mais aussi matérielles : je passe quelques heures de ma journée à entretenir les allées du sanctuaire.


Et cela donne à penser. Je me suis aperçu que celles-ci formaient une grande croix : le chemin qui descend en pente très douce de la maison vers la chapelle mariale croise celui qui va du clocher à l’église. A l’origine, c’étaient des allées faites pour durer : pavés de briques recouverts d’une couche de béton. Mais depuis l’époque de leur aménagement il y a 25 ans,  elles ont traversé les rigueurs du climat et les viscissitudes humaines : des période d’abandon, les pillages de la guerre des années 90. Sur certains tronçons, la nature reprend ses droits : le béton a craqué puis a disparu, les pavés se sont enfonçés dans la terre qui se mèle aux feuilles des ans passés. A d’autres endroits le naturel et l’articiel luttent encore : de l’herbe et des petites fleurs émergent des fissures du béton.


C’est un peu l’image de nos vies et peut-être même de notre foi. Il y a des bouts trop bétonnés et d’autres vraiment en friche. Et toutes ces zones où des pierres plus ou moins solides luttent contre des fleurs plus ou moins conquérantes.
Un seul remède : il faut entretenir patiemment si l’on ne veut pas que le sauvage finisse par tout envahir. Mais il faut faire preuve de poésie si l’on ne veut pas que le bétonné soit roi.



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