L’autre
jour, en fin d’après-midi, je me sentais l’âme éducative et très suisse. J’ai
pris avec moi cinq gamins et avec des sacs en plastique, nous avons fait le tour
de l’esplanade du sanctuaire pour ramasser tous les papiers des allées et de la
prairie. C’est la saison sèche et il semble que les vieux papiers de bonbons,
de sachets d’eau et de biscuits, lâchés lors de précédents pèlerinages, ont
tendance mystérieusement à refluer. D’autant plus que nous avons fauché l’herbe
et donc les déchets deviennent aussi plus visibles.
Il y a du
boulot ; tout travail mérite salaire et nous sommes tombés d’accord sur
une sucette ! Au commencement ils sont cinq puis au bout de 5 minutes ils
sont 10. A la fin quand tout est fini, ils sont 20 (les enfants qui sortent du
cours de catéchisme les ont rejoints) et lorsqu’il s’agit de distribuer les
sucettes, j’en ai trente devant la porte de la maison. Bon, pas de souci, ma
réserve soutient le choc et se souvient de la parabole des ouvriers de la 11e
heure. Les cinq premiers gamins font la moue et veulent boxer les ouvriers de la dernière minute; ils ne connaissent pas encore
assez bien l’évangile…
J’opère
avec sérieux la distribution pour éviter que des petits malins empochent deux
sucettes. Et je prends un air fâché pour leur apprendre à dire
« tuasakidila » (merci). Mais ils ont de la peine à prononcer toutes
les syllabes parce qu’ils ont la bouche pleine… et ils ont jeté l’emballage de
la sucette par terre ! C’est dur la mission.
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