Les
paroissiens arrivent à la maison des Pères avec des soucis de grippes, de
diarrhées, etc… Nous les ravitaillons en médicaments de première nécessité. Ils
sont tellement peu habitués aux aspirines que cela leur fait immédiatement du
bien ! Théo notre voisin de 16 ans est arrivé à la répétition de la
chorale avec un œil gonflé inquiétant. Je lui ai donné une rangée d’aspirine en
lui disant d’en prendre 2 par jours, mais le lendemain l’œil était redevenu
normal !
Nous avons
dû organiser la consultation d’une
novice bénédictine (transport à l’hôpital en ville…). Les Tarbes ( c’est comme cela que nous
appellons affectueusement les sœurs de Saint-Joseph de Tarbes avec qui nous
avons sympathisé parce qu’elles venues fonder à Kananga en même temps que
nous ; nous sommes les deux communautés jeunettes du diocèse) les Tarbes
donc sont arrivées à 7 et ont dû hospitaliser 4 d’entre elles ces dernières
semaines, terrassées par la fièvre typhoïde et la malaria.
La semaine
dernière André se sentait mal et craignait une rechute de typhoïde qu’il avait
soignée en mai. Moi, j’avais ma gorge enflammée et j’étais un peu inquiet dans
l’ambiance générale morbide (au sens littéral du terme !). Samedi nous nous
sommes rendus au dispensaire des sœurs carmélites et nous avons consulté tous
deux. La sœur me dit effectivement que la situation sanitaire de la population
est très précaire en cette période. La malaria, en souches fortifiées, fait des
ravages et beaucup de perfusions sont nécessaires, pour rattraper des malades
presque à bout de résistance…
la cour de la partie maternité du dispensaire des carmélites apostoliques
On me prend
un peu de sang pour analyse. Mais l’infirmière semble perturbée par la couleur
inhabituelle de mon avant-bras, car elle ne trouve la veine qu’après trois
essais en divers lieux ! Moment d’attente. Par chance, je n’ai rien, si ce
n’est besoin d’un peu de vitamines pour fortifier ma gorge et le reste. Par
contre André fait une rechute de fièvre typhoïde et doit reprendre un
traitement sérieux. Il est sous perfusion ; nous avons préféré cette
solution plus rapide à celles de
médicaments oraux, à cause de la retraite et de l’ordination qui
approchent !
Coïncidence :
ce lundi, les trois infirmiers responsables de notre centre de santé sont venus
à la maison pour discuter de la situation du centre (qui dépend de la paroisse),
de l’état sanitaire de la population (5202 habitants, 3,5 sur 5 catholiques)… et
des perspectives…
Les trois infirmiers responsables du centre de santé de notre zone
On discute et quand je demande de quoi ils ont le plus
besoin, la réponse est simple « de tout ». Tout c’est beaucoup, mais
par exemple :
-un
micoscope pour faire les analyses de souches
-un
porte-voix pour les séances de sensibilisation à l’hygiène dans les hameaux.
affiche de sensibilisation à l'hygiène des toilettes (quand il y en a!)
- des
pansements et des aspirines !
- des
thermomètres !
- « si
vous pouviez nous offrir un registre, ce serait vraiment utile ! »
le dispensaire de la zone de la colline à 6 km de la colline
- des
affaires maternelles pour la maternité:
-…et
pourquoi pas un vélo. « Cela nous arrangerait bien, on a dû marcher 1h30
pour venir vous voir depuis le centre. Un vélo faciliterait nos visites aux
divers lieux des 16 km que mesure
la route de notre aire de santé »…
Tout autre
commentaire est superflu et indécent !
Cela donne à réfléchir ! Mais comme tu l'écris : tout autre commentaire est superflu et indécent !
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