Ce pays est
tout de même difficile à comprendre. La rentrée scolaire a officiellement eu
lieu le lundi 3 septembre. Mais aucun élève n’est allé en classe, et il paraît
que c’est normal (ou plutôt que c’est comme cela chaque année !). Lorsque
la rentrée a lieu, les parents s’inquiètent et s’enquièrent de l’uniforme et
des frais à payer et envoient les enfants à l’école quand ils sont prêts,
c’est-à-dire dans les jours qui suivent la rentrée, et surtout le lundi qui
suit le lundi de la rentrée. Ce qui veut dire que la première semaine n’est pas
vraiment la première semaine mais un moment un peu flou où seuls sont
« rentrés » les directeurs et les enseignants qui préparent donc l’école
jusqu’à ce que les élèves veuillent bien venir !
Une classe de Kananga
durant l’année scolaire 11-12
(visite d’un père blanc !)
(visite d’un père blanc !)
Je voulais
savoir à combien s’élevaient les frais scolaires. Je pensais que ces données
officielles devaient au moins être connues le jour officiel de la rentrée. Et
bien non. L’instance compétente, c’est-à-dire le gouvernement provincial, n’a
pas encore réussi à statuer officiellement sur les taxes d’enseignement, à
quelque niveau que ce soit (de la maternelle à l’université). Il paraît qu’on
le saura … incessamment !
J’avais
compris que cette année aucun niveau primaire n’aurait de taxes (auparavant
c’était gratuit seulement jusqu’en 3e et de 4e à 6e
il y avait une taxe). On m’avait dit que le gouvernement avait instauré la
gratuité (sauf obligation des uniformes à la charge des parents), pour toute
l’école primaire. Oui mais. Les enseignants des classes de 4e à 6e
ne sont pas d’accord, parce que cela leur fait perdre leur revenu ; ils
menacent de ne pas commencer l’année scolaire… qui officiellement a déjà
commencé ! Donc : l’Etat décide de la gratuité de l’enseignement mais
ne prend pas en charge les enseignants. Et les directeurs font comme ils
peuvent avec pragmatisme, ruse et fatalisme !
(Pour moi le revenu des enseignants est un
mystère complet. Comment vivent-ils ? en raquettant les enfants et leurs
parents ? En faisant un commerce annexe ? En ayant un champ cultivé
derrière l’école ou derrière leur case ? Je n’arrive pas à éclaircir ce
mystère !)
Les choses
se font donc tout à rebours. Notre paroisse de la colline, avec l’aide des
sœurs bénédictines, a décidé de
prendre en charge quelques matins par semaine les enfants de maternelle parce
que notre école a pas ce niveau. On proclame l’idée et le projet à la messe, et
dès le lundi on a… 50 petits devant la maison et on doit s’en occuper (Joseph
les fait chanter !). En effet dans l’ambiance générale, les sœurs ne sont
pas venues le premier jour car elles ont pensé que les petits ne viendraient
pas puisque les grands ne viennent pas. Et bien, non les petits étaient là et
quelques grands frères et grandes sœurs les regardaient… au lieu d’être à
l’école.
Photos de notre
« classe » de maternelle en plein air et sous les manguiers :
Ils sont mignons tous ces petits !
RépondreSupprimerTon article est très instructif sur les différences de mentalité ....
Il faudrait un juste milieu !