dimanche 9 septembre 2012

Clopin-clopant, la rentrée scolaire


Ce pays est tout de même difficile à comprendre. La rentrée scolaire a officiellement eu lieu le lundi 3 septembre. Mais aucun élève n’est allé en classe, et il paraît que c’est normal (ou plutôt que c’est comme cela chaque année !). Lorsque la rentrée a lieu, les parents s’inquiètent et s’enquièrent de l’uniforme et des frais à payer et envoient les enfants à l’école quand ils sont prêts, c’est-à-dire dans les jours qui suivent la rentrée, et surtout le lundi qui suit le lundi de la rentrée. Ce qui veut dire que la première semaine n’est pas vraiment la première semaine mais un moment un peu flou où seuls sont « rentrés » les directeurs et les enseignants qui préparent donc l’école jusqu’à ce que les élèves veuillent bien venir !
Une classe de Kananga durant l’année scolaire 11-12
(visite d’un père blanc !)
Je voulais savoir à combien s’élevaient les frais scolaires. Je pensais que ces données officielles devaient au moins être connues le jour officiel de la rentrée. Et bien non. L’instance compétente, c’est-à-dire le gouvernement provincial, n’a pas encore réussi à statuer officiellement sur les taxes d’enseignement, à quelque niveau que ce soit (de la maternelle à l’université). Il paraît qu’on le saura … incessamment !
J’avais compris que cette année aucun niveau primaire n’aurait de taxes (auparavant c’était gratuit seulement jusqu’en 3e et de 4e à 6e il y avait une taxe). On m’avait dit que le gouvernement avait instauré la gratuité (sauf obligation des uniformes à la charge des parents), pour toute l’école primaire. Oui mais. Les enseignants des classes de 4e à 6e ne sont pas d’accord, parce que cela leur fait perdre leur revenu ; ils menacent de ne pas commencer l’année scolaire… qui officiellement a déjà commencé ! Donc : l’Etat décide de la gratuité de l’enseignement mais ne prend pas en charge les enseignants. Et les directeurs font comme ils peuvent avec pragmatisme, ruse et fatalisme !
(Pour moi le revenu des enseignants est un mystère complet. Comment vivent-ils ? en raquettant les enfants et leurs parents ? En faisant un commerce annexe ? En ayant un champ cultivé derrière l’école ou derrière leur case ? Je n’arrive pas à éclaircir ce mystère !)
Les choses se font donc tout à rebours. Notre paroisse de la colline, avec l’aide des sœurs bénédictines,  a décidé de prendre en charge quelques matins par semaine les enfants de maternelle parce que notre école a pas ce niveau. On proclame l’idée et le projet à la messe, et dès le lundi on a… 50 petits devant la maison et on doit s’en occuper (Joseph les fait chanter !). En effet dans l’ambiance générale, les sœurs ne sont pas venues le premier jour car elles ont pensé que les petits ne viendraient pas puisque les grands ne viennent pas. Et bien, non les petits étaient là et quelques grands frères et grandes sœurs les regardaient… au lieu d’être à l’école.
Photos de notre « classe » de maternelle en plein air et sous les manguiers :










1 commentaire:

  1. Ils sont mignons tous ces petits !
    Ton article est très instructif sur les différences de mentalité ....
    Il faudrait un juste milieu !

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