Dimanche après Pâques

Magnifique journée sur Kananga pour ce deuxième dimanche de Pâques, journée de la miséricorde dans l’Eglise, et sur notre diocèse, journée de premières messes de nos ordonnés, jeunes prêtres de la semaine sainte.

Notre communauté s’est répartie sur plusieurs paroisses en fête. (Précisons qu’il y a 30 paroisses catholique pour la ville de Kananga !)… Joseph est allé à Saint-Martin, Nicolas à Saint-Jean, Avec André, je suis allé à la paroisse Sainte-Thérèse dans une banlieue assez lointaine pour la fête de première messe de l’abbé Robert ; il nous avait invités car c’est un ami de séminaire et d’études de nos diacres…

La messe était très belle et bien animée par une chorale de jeunes très au point.

Le prédicateur invité était un jeune prêtre, l’abbé André, originaire de la paroisse et qui se profile comme une pointure du diocèse (il est à la fois curé d’une grande paroisse et directeur d’un grand lycée  et c’est lui qui a prêché la retraite d’ordination; je ne sais pas comment il fait, mais il faut dire qu’il n’y a pas de miracle : la première fois que nous l’avons rencontré à son lycée, il était malade par épuisement !) …

Toujours est-il que sa prédication sur l’Amen pascal et la grandeur du Sacerdoce était bien sonnante. De semaine en semaine je comprends un tout petit peu plus de tshiluba, ce dimanche j’ai bien repéré les mots « que la paix soit avec vous ! » de Jésus aux disciples. C’est déjà pas si mal…

A un certain moment – parce qu’ici les gens participent vocalement et physiquement au sermon – il y eut un instant magique quand le prédicateur a demandé à toute l’église bondée de lever la main en disant « Amen » à son Alléluia. Toute l’assemblée a viré, d’un coup, du noir au rose orangé, c’est-à-dire du noir des têtes au rose orangé des paumes des mains levées et tournées vers l’autel!

Après la messe, sous le manguier de la place de la cure, on a eu droit à des prestations de groupes paroissiaux : chants de mamans, danses et saynètes des jeunes, compliments rimés des grands-mères… puis défilé des cadeaux au nouveau prêtre : Chasubles diverses, habits divers, etc… Après le lapin vivant, on a renoncé à ouvrir tous les paquets et on les a entassés dans des corbeilles (j’ai espéré qu’il n’y avait pas une deuxième lapin vivant, coincé dans une corbeille)…

Puis repas. J’ai été placé à la table d’honneur. Cela  m’arrive assez souvent depuis que je suis ici : on me place à la table principale. Je croyais jusque là que c’était pour combler un trou par une touche d’exotisme, mais aujourd’hui on m’a dit que je devais aller à cette place puisque j’étais « supérieur majeur ». C’était dit avec un certain sourire  mais quand même je n’en revenais pas, d’autant plus que ma minuscule et très neuve communauté n’a pas encore de pied-à-terre et que je ne suis que le supérieur délégué (Mgr Roduit est le modérateur général de la CASM, communauté des Augustiniens de Saint-Maurice) …

PS : Assez ému aujourd'hui 16, parce que hier j'ai vécu une belle première messe et que demain 17 je célébrerai l'anniversaire de la mienne à Saillon en 1988 et je pense à mon papa qui a préparé cette fête avec un souci et un coeur incroyables : j'ai l'âge qu'il avait à ce moment-là!