mercredi 4 avril 2012

Mardi Saint : messe chrismale et ordinations


Le tout-catho de Kananga (prononcez 10 fois rapidement !) est en fête ce mardi saint. Nous avons vécu, à la cathédrale Saint-Clément, la messe chrismale (bénédiction des huiles, renouvellement des promesses sacerdotales) avec l’ordination de 6 jeunes prêtres (cinq diocésains et un carme).
Avec grand concours de peuple, de clergé et d’autorités politiques (monsieur le gouverneur et madame le maire), la messe a commencé à 9h30 et s’est terminée à 13h30. Comme Européen je m’attendais bien sûr à cette longueur qui, vu la beauté de la cérémonie, ne m’a pas pesé. Par contre j’ai été un peu plus étonné par les réactions après la messe :
- C’était très beau, j’avais peur que ce soit trop long, contrairement à d’autres fois !
- On s’en tire bien, c’était sobre, pas trop de blabla, je craignais que ce soit long, vu qu’on a mis deux longues messes en une ! (= la messe chrismale, longue à cause des bénédictions des huiles et la messe d’ordinations, d’autant plus longue qu’il y avait 6 ordinands et plus de cent prêtres…)
Nicolas lui-même, qui avec ses deux confrères, a accompagné l’évêque dans leur office diaconal, s’attendait à une messe de 5 heures. Il n’y en eut « que » quatre.
Comme quoi tout est relatif, mais le fait est que c’était très beau, très digne, très simple et très joyeux à la fois.
Quelques bons  moments :
-l’accolade du Père Archevêque à chacun des prêtres (autour de 130) après le renouvellement des promesses sacerdotales.
- la prédication de l’évêque. Mgr Madila est un excellent orateur, qui plus est, ambidextre : il a préché d’abord en français sur le sens théologique du sacerdoce puis en tshiluba, au niveau du peuple avec une très bonne interaction avec lui, sur ce que doit être le prêtre dans la vie de tous les jours. Je ne comprenais pas un traitre mot, mais cela sonnait vrai !
- la litanie des saints : une belle mélodie lancinante et priante. (c’est ce que les ordonnés m’ont dit avoir trouvé le plus émouvant de toute la cérémonie)
- l’imposition des mains de tous les prêtres sur les 6 ordinands, avec le chant ad hoc.
- la deuxième collecte, faite spécialement en solidarité pour les prêtres, avec un énergique encouragement du cérémoniaire et une longue procession (ici on va au panier comme à la communion, ce n’est pas le panier qui vient à soi) commencée par les prêtres (dont l’évêque) puis le peuple (dont le gouverneur) :
- la beauté intérieure de cette cathédrale (ils étaient forts ces Belges !). De magnifiques et subtils arrondis de voûtes en briques rouges… Devant moi, j’avais la verrière doucement colorée d’un des transepts : sur le plomb d’un verre manquant, un petit oiseau venait se percher et rythmait les chants de sa queue… En Europe, il n’y aurait pas eu de verre manquant, mais pas d’oiseau non plus.

Voici quelques photos de la fête, mais pas de la cérémonie, car le cérémoniaire interdit fermement de photographier en étant en ornement. C’est la moindre, donc tant pis pour les photos. 




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