jeudi 31 mai 2012

Benoît

En attendant que mes frères diacres soient ordonnés prêtres (le 11 août) je vis un ministère sacerdotal riche puisque j’assure la messe tant sur le sanctuaire qu’au monastère voisin des bénédictines. Nous avons mis en place un programme provisoire des messes hebdomadaires :
Lundi : messe chez nous (sanctuaire de la Vierge) ; les bénédictines montent ;
Mardi : messes le matin chez nous et le soir chez les bénédictines (avec adoration) ;
Mercredi : messe chez nous et les bénédictines montent ;
Jeudi : messe et adoration le soir chez les bénédictines et notre communauté descend ;
Vendredi : messes le matin chez nous et le soir chez les bénédictines ;
Samedi : messe le matin chez les bénédictines et notre communauté descend ;
Dimanche : les bénédictines montent pour la grand messe paroissiale à l’église de la colline.

sur la route du monastère Joseph descendant à la messe

Le mardi et le vendredi j’ai donc deux messes à célébrer mais je le fais avec bonheur car elles ont chacune un « cachet spécial ». Les messes avec nos villageois sont très simples avec de chants très mélodiques et sympathiques en tshiluba. Chez les bénédictines l’ambiance est monastique et plutôt classique et sage et cela me plaît aussi beaucoup. Au retour j’aurai envie de prolonger ces moments par une méditation silencieuse en montant la route de la colline, mais la supérieure m’impose l’accompagnement (quelquefois bavard) d’une sentinelle. Sans doute a-t-elle peur que je me perde dans la brousse (alors que la route fait 6 m de large) ou que je me fasse manger par un lion égaré. Ou les deux à la fois…
L’autre jour, alors que nous sommes fin mai et que la saison sèche aurait dû s’installer, un orage violent me surprend dans la descente. J’avais un parapluie, pas de problème mais les sœurs se sont inquiétées (comme toutes les sœurs du monde qui en font toujours un peu trop pour leur père aumônier) et ont bouleversé leur programme de célébration. Nous avons avancé la messe qui fut célébrée au milieu des éclairs et des trombes d’eau puis prolongé l’adoration du Saint Sacrement quand l’accalmie arrivait. Au bout d’un bon moment j’en ai profité pour m’éclipser pendant qu’elles s’abîmaient en oraison ; j’ai échappé à la sentinelle, et je suis remonté ma pente méditant sous le ciel vespéral qui se dégageait…
C’est alors que j’ai constaté que j’ai vécu l’inverse de saint Benoît. Un épisode très célèbre de ce père fondateur du 6e siècle raconte que Benoît visitait un monastère de moniales et que sa sœur Scholastique voulant le retenir plus tard que prévu avait prié pour qu’un orage empêche le père de partir. Elle a été exaucée.
Moi, je ne suis pas saint Benoît. Et j’ai profité de la pluie pour m’échapper en douce. On a l’hagiographie qu’on peut !

Deux de nos sœurs bénédictines : en noir des jours de fête, une professe et l’autre est novice. Les moniales sont 15 : la mère supérieure, 6 professes, une novice, 4 postulantes et 3 aspirantes.


1 commentaire:

  1. C'est extraordinaire de partager vos activités dans tous les domaines dignes de respect! Dominique

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