Mardi 1er
mai, jour férié. Un match de foot a mal tourné. Le stade de la ville, qui
appartient d’ailleurs à l’archidiocèse, se trouve non loin du centre Thabor, où
nous logeons en attendant patiemment notre installation sur la colline.
Depuis
ma chambre j’entendais des cris et fanfares dans l’après-midi ; j’ai cru
qu’il s’agissait d’un défilé de travailleurs qui approchait du quartier, je
suis allé voir et en fait c’était le remplissage du stade. J’ai assisté à
l’arrivée poussiéreuse, policée et motorisée du gouverneur de la province.
Cette fois,
l’ambiance était chaude car l’équipe locale recevait l’équipe ennemie de
Mbuji-Mayi, la capitale de l’autre Kasaï, le Kasaï oriental. Le match aller
s’était mal passé, il y avait eu des violences. Cette fois-ci malgré le
déploiement policier ce fut pire encore.
A la fin de
la partie, des supporters ont lancé des pierres sur le terrain (je ne sais pas
s’il faut dire la pelouse, car je ne suis pas allé voir s’il y en avait une).
Le gouverneur aurait donné l’ordre à la police d’envoyer des gaz lacrymogènes.
Cela a engendré une sortie en panique. Un garçon a été blessé par une balle
réelle perdue et entre deux et quatre jeunes (on ne sait pas exactement) sont
morts écrasés par la cohue. Un des jeunes était un finaliste de l’UK,
l’université catholique du Kasaï. C’est pourquoi on redoute des violences de
jeunes en ville. L’Afrique ordinaire.
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