Quand on
est loin de chez soi et pour longtemps, on a soif d’informations diverses qui comme
des fils ténus nous gardent attachés à nos ports d’origine (« Qu’est-ce qui se passe à Salvan ? à Saillon ? à
l’Abbaye ? dans la plaine du Rhône ? à Berne ? et à
Rome ?… ») . C’est mon cas. Chaque soir je dévore les quelques
informations que je trouve sur le NF-online et à l’agence APIC (Agence de
presse internationale catholique). C’est ainsi que je suis avec un intérêt
souvent atterré et inquiet les tractations difficiles avec les lefevbristes ou
alors les élucubrations du Vatileaks…
Les petites
phrases diverses et les démentis hautains qui suent la peur et la diplomatie un
peu vaine, ont des accents assez irréels lorsqu’elles arrivents ici, au milieu
de la poussière, de la saleté des
gamins et des cernes des mamans fatiguées …
Les chemins
de la vérité sont âpres. Sur ma colline aussi : après une journée à
écouter de façon méfiante ce que me promettent certaines personnes on ne sait
plus trop où se trouve la vérité. (exemples : je n’arrivais plus à croire
à force de déceptions ce que me disaient le premier architecte et son adjoint
sur l’avancée future de notre chantier, ou le responsable du futur et imminent
forage de notre eau !)
Et quand on
lit ce qui se passe à Ecône ou à Rome, alors…
L’autre
jour, je me sentais un peu perdu. Mais le hasard (ou Quelqu’un d’autre) m’a mis
sous les yeux cette phrase de Yves de Montcheuil qui m’a fait du bien :
Ceux qui aiment
sincèrement la vérité, fille de l’Esprit Saint, ne sont pas ceux qui
n’acceptent de la contempler que là
où elle brille de tout son éclat, mais ce sont ceux à qui elle est si
chère qu’ils en recueillent partout les moindres fragments, qu’ils la
recherchent partout, même là où l’ignorance et la perversité des hommes l’ont
rendue méconnaissable. Ceux qui n’ont pas le courage d’aimer la vérité là où
elle est défigurée ne sont pas capables d’avoir pour elle un amour pur là où
elle se révèle dans toute sa gloire.
(Yves de Montcheuil, Problèmes de vie
spirituelle, Editions de l’Epi, 1947, 144)
Je pense
que les intégristes se trompent et que la curie du Vatican mérite éventuellement
un sérieux coup de balais malgré les dénégations affolées du service papal de
presse. Mais malgré tout je crois que la voie que Benoît XVI emprunte de son
vieux pas est humble et juste : Les intégristes n’ont pas tout faux, ni
tout juste, la curie vaticane non plus. Il faut lutter pour débusquer la vérité
et le mensonge en soi et dans tous les événements et coins du monde.
PS. dans la veine de ce qui précède, deux
« incidents » ont émaillé notre messe de ce dimanche :
Nous devions accueillir lors du rite de la
proclamation de la foi une maman qui s’était égarée dans une secte et voulait
revenir au bercail catholique. Mais au moment voulu, la dame n’est pas là et André
me glisse à l’oreille : « Elle a dû préférer aller chercher de l’eau
au puits pour se faire un peu d’argent ». Ce n’était pas de la cupidité,
mais du simple pragmatisme anti-misère ! La vérité devait se trouver au
fond de ce puits-là… et on s’occupera de la dame un autre dimanche.
Au moment de la communion, un papa qui
travaille sur le chantier de notre maison, s’avance pour recevoir l’hostie mais
le « gardien de l’ordre », en lui mettant la main sur la tête,
indique au diacre qu’il ne peut pas communier (peut-être a-t-il plusieurs
femmes, c’est assez fréquent ici – ou alors il n’a pas fait de mariage
religieux avec son unique ! ou alors il fut adepte d’une secte et n’a pas
fait son credo de retour). Les deux messieurs ont des regards explicatifs assez
« intenses » sous les yeux de mon diacre…
(nb : un gardien de l’ordre est une fonction officielle dans les messes paroissiales ; il est à la porte pour faire entrer en silence les retardataires, il passe dans les rangs pour calmer les gamins turbulents ou faire lever les fatigués qui restent assis lorsque tout le monde est debout, il assure le bon ordre des processions de quête et de communion…)
(nb : un gardien de l’ordre est une fonction officielle dans les messes paroissiales ; il est à la porte pour faire entrer en silence les retardataires, il passe dans les rangs pour calmer les gamins turbulents ou faire lever les fatigués qui restent assis lorsque tout le monde est debout, il assure le bon ordre des processions de quête et de communion…)
Ce dimanche
nous fêtions le Sacré Cœur, Puits de miséricorde et de vérité !
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