jeudi 12 juillet 2012

Les neiges du Kilimandjaro

L’autre jour, fin juin, miracle. Il neigeait sur la colline.
Je sors de la ma sieste (contrairement à mes habitudes européennes, ici, je m’y astreins et je pense que c’est une des raisons pour lesquelles je ne suis pas malade ! Merci à Daniel Plomb qui m’a donné le conseil de bien boire et de beaucoup me reposer…) Et je me frotte les yeux sur le pas de ma chambre : dans la cour, dans le ciel gris, devant les arbres verts de l’esplanade des milliers de flocons blancs dansent dans un majestueux mouvements de gauche à droite, d’ouest en est…
« Ce sont les papillons ! ». André m’explique que les chenilles que nous mangions en avril (ou plutôt que je tentais de manger) - ou plutôt les rescapées - se sont transformées en papillons de la fin juin. Des milliers, des millions d’élégants papillons blancs à dessins noirs et bruns qui font une sarabande étonnante dans le ciel, se posent au bord des chemins et s’envolent gracieusement au moindre bruit. Cela a duré trois jours maximum, puis le cycle des chenilles a recommencé…
Un exemplaire mais il y en avait des millions

Une de mes déceptions du Kasaï : ce n’est pas le pays des grands animaux sauvages. Pas de lions, pas de girafes, pas d’éléphants… Un jour un frère disait à table qu’on avait tué un zèbre près du monastère des bénédictines. Je dressais l’oreille mais je dus déchanter, c’était une erreur de traduction, on avait tué une sorte de vachette sauvage…  A mon arrivée au Kasaï on avait parlé d’une femelle hippopotame et de son petit qui tourmentaient les jardins des sœurs près du fleuve Lulua. Mais je me demande si ce n’est pas un mythe, parce que, depuis, plus de nouvelles.
Donc pour ce qui est des bêtes sauvages, je me rabats sur les serpents (qui ont leur potentiel de férocité !) … et sur les insectes. Les chenilles sont donc devenues de beaux papillons et c’est presque aussi beau en groupe que des zèbres. Je découvre aussi que les termites sont masculins (jusque là j’étais tenté de dire une termite, sans en avoir jamais vu un), que cela ressemble à une fourmi, et que cela se mange. Notre maison voit souvent des gens qui viennent nous en vendre en casserolles grouillantes. André ne résiste pas ! Il adore cela et moi j’en ai mangé une cuiller parce que c’était mort après cuisson contrairement aux fourmis que j’avais dû moi-même noyer dans la sauce il y a quelques semaines. J’ai décidé de manger,  au moins une fois, de toutes les bizarreries de la table kasaïenne pour avoir de la matière à raconter sur ce blog !

Donc je photographie mon parc animalier :

La termitière sur le chemin des bénédictines.

Le plat de termites grouillants (et non pas grouillantes)

L’ « insecte masque », (beau et assez gros, ce n’est pas le stylo qui est petit !)

Et pour finir l’ « insecte crotte ». Je l’avais trouvé un beau matin sur le pas de ma chambre, je pestais contre le coq Nestor, quand sa crotte s’est envolée. C’était un insecte que j’ai eu la chance de retrouver pour vous en offrir une photo : 

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