Je vous propose une nouvelle rubrique sur ce
blog : réflexion sur les clichés européens sur l’Afrique et leurs
contraires.
Les clichés sur un pays ou un peuple sont
souvent une variante banalisée du racisme. Avec l’Afrique je me rends compte -
à la longue et dans le vif du sujet - que c’est très vrai. Les clichés
procèdent (comme le racisme) de l’ignorance, de la généralisation abusive et de
la facilité intellectuelle. Rien n’est simple dans la vie. Ma position actuelle
est celle-ci : tous les clichés sur l’Afrique et les Africains ont leur
part de vérité et leurs contraires sont tout aussi vrais !
Exemple no 1 :
« Les Africains
sont des paresseux, ils n’aiment pas travailler sinon ils seraient aussi développés
que nous. »
Ici comme partout cela dépend des gens. Quelquefois la force d’inertie des
Africains pèse et exaspère l’envie des expatriés d’entreprendre et d’aller de
l’avant. Il suffirait de peu pour que les rues des villes soient propres, mais
le sens de l’intérêt collectif, l’investissement et l’effort pour le bien
commun semblent d’après nos
critères occidentaux manquer. Si cela ne va pas, c’est toujours « la faute
au gouvernement qui est si mauvais »… Il arrive qu’un blanc un peu
entreprenant ait envie d’étrangler ces noirs qui se prélassent sur des chaises
en bois alors que le toit de chaume de leur petite case menace de s’écrouler…
fabrication de chaises
en bois à la menuiserie diocésaine.
Le
contraire de ce cliché est pourtant très vrai. Dans la brousse par exemple, il
faut voir se démener les papas et les mamans dans les champs pour cultiver un
rien et sur les routes pour faire vendre un rien, et l’on est persuadé que ces
gens travaillent beaucoup, pour pouvoir se nourrir un peu, nourrir leurs enfants
et les éduquer.
Les Congolais et surtout les Congolaises travaillent vraiment
beaucoup. Mais les mécanismes du développement réel de leur pays leur échappent
totalement et se situent comme dans un autre monde.
1. Par rapport au développement, le pays est en net régression.
2. Les enjeux du développement ne se situent pas au niveau des gens mais des politiques avec des implications surtout internationales. Il y a une déconnection complète du politique par rapport à l'ordinaire des gens.
3. Les gens ordinaires sont dans une dynamique et des réflexes de survie qui les empêchent de voir trop loin. Or pour pouvoir se développer économiquement, culturellement, il faut avoir un horizon vers lequel se diriger ...
(Ils et elles travaillent beaucoup et gagnent vraiment
peu. Gagner 1000-1500 Fr congolais par jour, c’est à dire 1 -1,50Fr suisse est
normal ici. Une bière coûte 1500FC, 1,50Frs)
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