Ce mardi,
nous avons tué (nous, mais pas moi !) un couple de serpents dans le pré
devant l’église. Et ce fut un peu l’attraction du moment sur la colline. Tout
le monde a arrêté son travail pour photographier ou se faire photographier avec
les serpents.
Les serpents, les
enfants, les travailleurs
Finalement quatre serpents en quatre mois d’Afrique, ce n’est pas terrible. Moins que dans nos jardins montagnards en Suisse…
Parlons un
peu serpents :
L’ancien curé
du sanctuaire, l’abbé Pascal, que nous avons remplacé et qui nous a accompagnés
pendant quelques jours au début de notre installation, avait quelques qualités
et quelques défauts, dont celui qui me fut le plus pesant : il ne pouvait
laisser passer une journée sans nous raconter une histoire de serpents.
Notre colline
est un paradis. Mais la Bible nous dit qu’il y a des serpents dans les jardins
paradisiaques. Et notre colline est connue pour en avoir.
A mon
premier, je n’ai pas eu le temps d’avoir peur tellement j’étais étonné de la
frayeur des indigènes. Nous étions en voiture et à peine aperçu à 15 m un gros
serpent noir (j’ai l’impression qu’ils sont tous noirs ici), que le chauffeur
s’est tétanisé sur son volant et Nicolas derrière a essayé en vain de remonter
la vitre de la voiture qui s’est bloquée… Effrayée elle aussi par le
serpent ?
Florilège
d’histoires de l’abbé Pascal :
- Je suis
là depuis 4 ans et j’ai vécu 6 morts par morsure . La dernière est une
dame qui est morte dans son transport à l’hôpital de Kananga. (Merci, on n’a
pas encore de voiture pour aller en ville !)
- Il faudra
faire les feux de brousse avant les gens du village sinon, les serpents vont
fuir de chez eux jusque chez vous.
(Merci pour l’information, mais je ne sais pas faire un feu de brousse. )
- Un jour à
la messe, un serpent a voulu entrer par un carreau cassé derrière et en dessus
de la chorale. J’étais seul à le voir avec un autre monsieur qui est sorti, a
attrapé le serpent par la queue et l’a tiré dehors en le déchiquetant sur le
carreau cassé. (Merci, je surveillerai les carreaux cassés)
La chorale devant les
fenêtres !
- Un jour
un boa a attaqué des villageois, mais un jeune garçon qui devait avoir un
fétiche sur lui (le curé comme beaucoup
ici « croit » officieusement à la sorcellerie-ndr), l’a poursuivi, s’est laissé enrouler
dans le serpent et l’a tué avec un petit couteau… (Merci, je chercherai
l’adresse du féticheur et je garderai un petit couteau sur moi)…
- Il faut
faire attention aux petits serpents qui sont dans les arbres. S’ils ont peur,
ils risquent de vous tomber dessus. (Merci, nos plantes vertes sont magnifiques
et nos manguiers de l’esplanade du sanctuaire aussi).
Je voyais la fête de l’Ascension approcher avec
anxiété car ce jour-là Jésus montant au ciel promet dans l’évangile que ses
disciples pourront toucher des serpents sans que cela leur fasse du mal (Marc
16, 18) et donc l’abbé Pascal pouvait s’en donner à cœur joie. Pas
manqué :
-dans une
secte, une de mes connaissances avait entendu cet évangile. Rentrant à la maison,
il a vu sur le chemin un serpent presque mort. Il l’a pris en main, mais le
serpent l’a mordu trois fois et ils sont morts (le monsieur et le
serpent) ! (Merci, je n’ai pas l’intention d’entrer dans une secte)
Bon, bon, arrêtons
là. Il faut vivre dangereusement, sinon à quoi bon vivre ! Et puis… il y a
des serpents bien plus dangereux que ceux qu’on rencontre dans la nature.
Dernières nouvelles : minute culinaire!
Ce matin on a tué un python à une centaine de
mètres des abords de l’église où je travaillais. En le voyant, j’ai presque
regretté les serpents noirs. Mais ce n’était pas l’avis des amis tout autour
qui se sont presque rixés pour savoir qui allait l’emporter… pour le
manger !
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