jeudi 5 juillet 2012

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?

La semaine dernière, j’ai vu mon deuxième serpent. Un gros noir, à cinq mètres (mais pas DE cinq mètres, rassurez-vous !). Il s’est vite enfui devant la bête inconnue qui allait tranquillement son chemin.
Ce mardi, nous avons tué (nous, mais pas moi !) un couple de serpents dans le pré devant l’église. Et ce fut un peu l’attraction du moment sur la colline. Tout le monde a arrêté son travail pour photographier ou se faire photographier avec les serpents.


Les serpents, les enfants, les travailleurs






Finalement quatre serpents en quatre mois d’Afrique, ce n’est pas terrible. Moins que dans nos jardins montagnards en Suisse…
Parlons un peu serpents :
L’ancien curé du sanctuaire, l’abbé Pascal, que nous avons remplacé et qui nous a accompagnés pendant quelques jours au début de notre installation, avait quelques qualités et quelques défauts, dont celui qui me fut le plus pesant : il ne pouvait laisser passer une journée sans nous raconter une histoire de serpents.
Notre colline est un paradis. Mais la Bible nous dit qu’il y a des serpents dans les jardins paradisiaques. Et notre colline est connue pour en avoir.
A mon premier, je n’ai pas eu le temps d’avoir peur tellement j’étais étonné de la frayeur des indigènes. Nous étions en voiture et à peine aperçu à 15 m un gros serpent noir (j’ai l’impression qu’ils sont tous noirs ici), que le chauffeur s’est tétanisé sur son volant et Nicolas derrière a essayé en vain de remonter la vitre de la voiture qui s’est bloquée… Effrayée elle aussi par le serpent ?
Florilège d’histoires de l’abbé Pascal :
- Je suis là depuis 4 ans et j’ai vécu 6 morts par morsure . La dernière est une dame qui est morte dans son transport à l’hôpital de Kananga. (Merci, on n’a pas encore de voiture pour aller en ville !)
- Il faudra faire les feux de brousse avant les gens du village sinon, les serpents vont fuir de chez eux  jusque chez vous. (Merci pour l’information, mais je ne sais pas faire un feu de brousse. )
- Un jour à la messe, un serpent a voulu entrer par un carreau cassé derrière et en dessus de la chorale. J’étais seul à le voir avec un autre monsieur qui est sorti, a attrapé le serpent par la queue et l’a tiré dehors en le déchiquetant sur le carreau cassé. (Merci, je surveillerai les carreaux cassés)

La chorale devant les fenêtres !

- Un jour un boa a attaqué des villageois, mais un jeune garçon qui devait avoir un fétiche sur lui (le curé comme beaucoup ici « croit » officieusement à la sorcellerie-ndr),  l’a poursuivi, s’est laissé enrouler dans le serpent et l’a tué avec un petit couteau… (Merci, je chercherai l’adresse du féticheur et je garderai un petit couteau sur moi)…
- Il faut faire attention aux petits serpents qui sont dans les arbres. S’ils ont peur, ils risquent de vous tomber dessus. (Merci, nos plantes vertes sont magnifiques et nos manguiers de l’esplanade du sanctuaire aussi).
Je voyais la fête de l’Ascension approcher avec anxiété car ce jour-là Jésus montant au ciel promet dans l’évangile que ses disciples pourront toucher des serpents sans que cela leur fasse du mal (Marc 16, 18) et donc l’abbé Pascal pouvait s’en donner à cœur joie. Pas manqué :
-dans une secte, une de mes connaissances avait entendu cet évangile. Rentrant à la maison, il a vu sur le chemin un serpent presque mort. Il l’a pris en main, mais le serpent l’a mordu trois fois et ils sont morts (le monsieur et le serpent) ! (Merci, je n’ai pas l’intention d’entrer dans une secte)
Bon, bon, arrêtons là. Il faut vivre dangereusement, sinon à quoi bon vivre ! Et puis… il y a des serpents bien plus dangereux que ceux qu’on rencontre dans la nature.

Dernières nouvelles : minute culinaire!
Ce matin on a tué un python à une centaine de mètres des abords de l’église où je travaillais. En le voyant, j’ai presque regretté les serpents noirs. Mais ce n’était pas l’avis des amis tout autour qui se sont presque rixés pour savoir qui allait l’emporter… pour le manger !

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