Les
premières communions ont lieu traditionnellement dans notre diocèse au début
juillet. Le premier dimanche pour les paroisses de la ville, afin que les
invités de la brousse puissent venir et le deuxième dimanche dans les villages
afin que les invités urbains puissent venir. Ce 8 juillet c’était donc la
première communion dans notre paroisse de la colline.
Dès le
vendredi, les papas qui travaillent chez nous – le menuisier, le meunier, des
défricheurs-cultivateurs - ont demandé congé et des avances de paie pour aller
en ville faire les achats pour la fête. Car ici la fête, c’est la fête.
Puisque sur
les 18 enfants en parcours de catéchèse, seul un était baptisé, nous avons fait
le baptême des 17 autres. Et le baptisé est le seul à avoir reçu la veille le
sacrement de la réconciliation et il a eu la chance de dire ses péchés dans une
langue que le prêtre ne comprend pas encore bien !) …
Pendant que ses
copains font la répétition de leur baptême,
lui qui est déjà baptisé est seul dans les bancs décorés
…et prépare sa première confession !
(NB : Cette disproportion entre baptisés et catéchumènes est exceptionnelle ;
d’habitude à l’inscription à la catéchèse c’est plus équilibré ;
car comme en Valais les parents « mariés » font baptiser leurs bébés !)
…et prépare sa première confession !
(NB : Cette disproportion entre baptisés et catéchumènes est exceptionnelle ;
d’habitude à l’inscription à la catéchèse c’est plus équilibré ;
car comme en Valais les parents « mariés » font baptiser leurs bébés !)
Notre
meunier Iumbaiumba-Antoine était témoin de Jéhovah et le regrette, surtout
depuis que nous sommes sur la colline (et que ces cathos ont l’air si dynamique).
Il a donc demandé et reçu le baptême, lui, sa femme et son dernier fils, puis
le sacrement de mariage.
Le meunier, sa femme et le petit prince.
C’était
donc grande fête sacramentelle dans notre église ce dimanche.
Dès la
veille les enfants sont venus pour la retraite de communion. Méditation et
conférence au sanctuaire, répétition des mouvements dans l’église, récréation
sur l’esplanade, chapelet au sanctuaire, souper et veillée chez les
« monpères » (un film sur Moïse !), nuit dans l’église, douche
et habillage à l’école, déjeuner chez les pères, … et cérémonie, puis photos et
acclamations diverses… la totale. Si avec cela l’Esprit ne souffle pas sur la
colline, c’est à désespérer de notre foi !
Petit aperçu en images,
de deux journées vécues dans un joyeux tumulte et un bel esprit d’Eglise :
Ici le top de la parure de fête: avoir des lunettes. De fait c’est l’uniforme scolaire (bleu et blanc) qui est requis pour la cérémonie et donc on ne peut jouer de rivalité esthétique que par la coiffure et… les lunettes (dont on n’a aucun besoin) !
Déjeuner : dans la cour des
« monpères »,
du thé et du pain, qui leur paraît de la brioche
parce
qu’ils n’en mangent pas tous les jours.
Baptêmes : avec les moyens du bord (tasse
en plastique bleu),
André baptise sur la cuve (en plastique bleu) les 20
catéchumènes de la paroisse
(18 enfants et le couple à marier)
Mariage : Gros succès pour Marie et
Antoine-Iumbaiumba dont le nom évoque en tshiluba une sorte d’excitation
populaire qui fut vraiment là lorsqu’ils ont échangé leur consentement avec le
cierge de leur baptême.
Premières communions : exceptionnellement
dans la bouche
parce qu’ils reçoivent du prêtre une hostie trempée dans le
calice.
PS du lendemain lundi.
Ce lundi
matin la mise en train de la semaine fut difficle à cause des lendemains de
fête. Je devais me rendre en ville pour affaires, mais mon taxi-moto était
inopérant pour cause d’ivresse. Le menuisier Fernand (qui est de ma famille
depuis qu’il m’a nommé) n’est pas venu non plus et il a fait dire à son
apprenti qu’il ne pouvait pas venir… « parce qu’il avait encore trop de
gens ivres à la maison ! »… André m’a dit que vers 10h un gars
complétement saoûl s’est perdu dans notre cour et tenait des propos incohérents
tout en cherchant à rentrer à Kananga. Pourvu qu’il ne se soit pas perdu
ensuite dans la brousse…
Par contre
plus positif : à la messe du matin à 7h en plus de la quarantaine de
paroissiens habituels, nous avons eu une dizaine de « deuxièmes communiants »
qui sont venus tout fiers, ainsi que le meunier et sa femme, avec des yeux un
peu petits, mais bon, on était tous enchantés de les voir là…
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