La terre de
notre brousse est très fertile. Nous avons une concession (diocésaine) pour
l’ensemble de notre colline mais comme jusqu’à maintenant les champs étaient plus
ou moins abandonnés ou en friche, les villageois ont tendance à s’approprier
des terres qui ne sont pas les leurs. L’archevêque nous incite à occuper le
terrain et donc à cultiver. Notre prédécesseur, l’abbé Pascal s’était mis à
l’ouvrage mais s’était découragé par l’immensité de la tâche, ainsi que par le
vol de ses orangers et de ses plants de maniocs par ses « paroissiens » !
Nous espérons avoir plus de chance.
Nicolas
s’est d’emblée montré intéressé par l’organisation d’un jardin potager et d’un
jardin fruitier. Il s’y met avec enthousiasme et compétence. C’est tout
l’arrière de la maison qui est concerné mais qui est, à notre arrivée, une
brousse très épaisse et un peu décourageante (c’est là que s’est enfui le
premier serpent que j’ai vu !).
Il faut
d’abord défricher … Et cela me fait penser aux moines défricheurs des abbayes
médiévales ; j’avais raconté aux élèves de Salvan le défrichage d’un lopin
de Savoie par les cisterciens bourgignons venus avec saint Guérin (futur évêque
de Sion) fonder le monastère de Saint Jean d’Aulps derrière nos montagnes bas-valaisannes;
je ne savais pas encore que j’allais vivre une épopée analogue !
Nous
mettons la main à la pâte et nous engageons des voisins et des paroissiens.
Mais plutôt que de payer des ouvriers à la journée, nous avons décidé de les
rémunérer à la tâche. Nicolas et Joseph ont mesuré des parts à défricher et au
moment où j’écris ces lignes, je peux voir par la fenêtre de ma chambre des
chapeaux de paille émerger de la brousse avec des bruits de coupecoupe (faux
africaine) et de machettes.
Défrichage de la brousse derrière notre maison
Cela
travaille ; j’y vais faire des photos mais je crois que mes compétences
seront plus utiles à entretenir les allées du sanctuaire où il y a aussi à
faire, et où l’on voit les serpents et les bêtes féroces (insectes) plus
facilement !
Le potager
juste derrière la partie « presbytère » de la maison a maintenant de
l’allure. On a fait de jolies platebandes ; des plantes ont été semées
(oignons, choux, tomates) et, de la broussaille ont émergé des plants d’ananas,
des caféiers, des avocatiers… (qui étaient là en attendant une résurrection), au
fur et à mesure que les défricheurs ont libéré l’espace, Nicolas a planté aussi
des orangers qu’il a achetés au Père Crispin, prêtre arboriculteur reconnu dans
le diocèse. Il a bouturé du
manioc.
Le potager commence à prendre forme
Des plants d’ananas ont émergé de la brousse
défrichée
Mais ,
comme le terrain n’est pas clôturé, il faudra trouver des solutions contre
d’éventuels ennemis : passants malveillants et voleurs, chèvres des
voisins qui, quand elles ne se prélassent pas sur le parvis de l’église au
milieu de leurs crottes, font des incursions nutritives dans les champs alentours.
Il faut penser à beaucoup de choses, quand on se transforme en moines
défricheurs…
Le plan de notre colline :
notre jardin potager et fruitier se trouve tout en haut du plan derrière notre maison.
Nicolas surveille la mise en place de platebandes
Le potager s'agrandit.
Derrière à gauche, l'aile du presbytère à restaurer
et à droite, l'aile de la maison que nous habitons.
devant le clocher et sur la gauche la zone du jardin fruitier
(orangers, avocatiers et bananiers...)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerbonjours
RépondreSupprimerMr.le cure
je lis régulièrement vos nouvelles sur le blog
n étant pas très douée pour comprendre comment je pouvais vous laisse un petit commentaire je pense y etre enfin arriver
je vous souhaite beaucoup de courage pour votre ministère au Congo
je vous donne toute mes salutations amitier
Elisa Gross
Merci Elisa pour ce commentaire et bonnes salutations à toi et Roger. J'espère que vous allez bien. Curé Guy
RépondreSupprimerMoine défricheur....beau métier ! J'ajouterai : défricheur des âmes.
RépondreSupprimer