mardi 29 mai 2012

Des travaux et des jours – 1 - Agriculture


La terre de notre brousse est très fertile. Nous avons une concession (diocésaine) pour l’ensemble de notre colline mais comme jusqu’à maintenant les champs étaient plus ou moins abandonnés ou en friche, les villageois ont tendance à s’approprier des terres qui ne sont pas les leurs. L’archevêque nous incite à occuper le terrain et donc à cultiver. Notre prédécesseur, l’abbé Pascal s’était mis à l’ouvrage mais s’était découragé par l’immensité de la tâche, ainsi que par le vol de ses orangers et de ses plants de maniocs par ses « paroissiens » ! Nous espérons avoir plus de chance.
Nicolas s’est d’emblée montré intéressé par l’organisation d’un jardin potager et d’un jardin fruitier. Il s’y met avec enthousiasme et compétence. C’est tout l’arrière de la maison qui est concerné mais qui est, à notre arrivée, une brousse très épaisse et un peu décourageante (c’est là que s’est enfui le premier serpent que j’ai vu !).

Il faut d’abord défricher … Et cela me fait penser aux moines défricheurs des abbayes médiévales ; j’avais raconté aux élèves de Salvan le défrichage d’un lopin de Savoie par les cisterciens bourgignons venus avec saint Guérin (futur évêque de Sion) fonder le monastère de Saint Jean d’Aulps derrière nos montagnes bas-valaisannes; je ne savais pas encore que j’allais vivre une épopée analogue !
Nous mettons la main à la pâte et nous engageons des voisins et des paroissiens. Mais plutôt que de payer des ouvriers à la journée, nous avons décidé de les rémunérer à la tâche. Nicolas et Joseph ont mesuré des parts à défricher et au moment où j’écris ces lignes, je peux voir par la fenêtre de ma chambre des chapeaux de paille émerger de la brousse avec des bruits de coupecoupe (faux africaine) et de machettes.

Défrichage de la brousse derrière notre maison
Cela travaille ; j’y vais faire des photos mais je crois que mes compétences seront plus utiles à entretenir les allées du sanctuaire où il y a aussi à faire, et où l’on voit les serpents et les bêtes féroces (insectes) plus facilement !
Le potager juste derrière la partie « presbytère » de la maison a maintenant de l’allure. On a fait de jolies platebandes ; des plantes ont été semées (oignons, choux, tomates) et, de la broussaille ont émergé des plants d’ananas, des caféiers, des avocatiers… (qui étaient là en attendant une résurrection), au fur et à mesure que les défricheurs ont libéré l’espace, Nicolas a planté aussi des orangers qu’il a achetés au Père Crispin, prêtre arboriculteur reconnu dans le diocèse. Il  a bouturé du manioc.
Le potager commence à prendre forme

Des plants d’ananas ont émergé de la brousse défrichée

Mais , comme le terrain n’est pas clôturé, il faudra trouver des solutions contre d’éventuels ennemis : passants malveillants et voleurs, chèvres des voisins qui, quand elles ne se prélassent pas sur le parvis de l’église au milieu de leurs crottes, font des incursions nutritives dans les champs alentours. Il faut penser à beaucoup de choses, quand on se transforme en moines défricheurs…

Le plan de notre colline : 
notre jardin potager et fruitier se trouve tout en haut du plan derrière notre maison.

Nicolas surveille la mise en place de platebandes
Le potager s'agrandit. 
Derrière à gauche, l'aile du presbytère à restaurer 
et à droite, l'aile de la maison que nous habitons.

devant le clocher et sur la gauche la zone du jardin fruitier 
(orangers, avocatiers et bananiers...)




4 commentaires:

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  2. bonjours
    Mr.le cure
    je lis régulièrement vos nouvelles sur le blog
    n étant pas très douée pour comprendre comment je pouvais vous laisse un petit commentaire je pense y etre enfin arriver

    je vous souhaite beaucoup de courage pour votre ministère au Congo



    je vous donne toute mes salutations amitier
    Elisa Gross

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  3. Merci Elisa pour ce commentaire et bonnes salutations à toi et Roger. J'espère que vous allez bien. Curé Guy

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  4. Moine défricheur....beau métier ! J'ajouterai : défricheur des âmes.

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