Derrière le
titre d’accueil de ce blog, j’ai inséré une photo très typique de la beauté de
notre colline avec le petit sanctuaire pointu qui abrite la statue de
Notre-Dame du Kasaï. C’est une chapelle ajourée d’un beau grillage. Une trentaine
de personnes peuvent y prier.
Dès notre
arrivée, nous avons décidé d’y célébrer nos offices et messes puisque l’église
est trop grande, pas très intime ni très
propre (et pas terminée !), et que le petit oratoire que nous
aménageons dans la maison est encore en chantier poussiéreux… Et ce fut une
très bonne idée. Car nous nous sentons très bien pour la prière. Nous sommes
abrités et en même temps nous bénéficions de levers et de couchers de soleil
splendides, et si nous chantons en chœur et avec cœur, les gens qui passent sur
la route en rentrant des champs ou se rendant à Kananga à pied ou à vélo nous
entendent et nous voient (à 50 m). C’est pour eux que nous prions et que nous sommes
là…
Pour
préparer la prière, André et moi sommes allés nettoyer le lieu (comme c’est à
l’air libre cela demandera un certain entretien régulier). Nous avons vécu une
belle aventure symbolique avec la statue de la Vierge. Il faut dire que dans le
milieu religieux de Kananga, nombre de prêtres et de sœurs nous avaient dit que
cette statue n’incitait pas à la dévotion et que son installation en 1991 ne
fut pas une réussite. Personnellement j’étais assez d’accord d’autant plus que
j’aurais préféré une statue carrément africaine (celle-ci ne semble avoir
aucune race précise)… Toujours
est-il qu’on comptait sur nous pour améliorer les choses.
Avec mon
œil très européen, j’avais remarqué que la statue était posée sur une table en
bois qui n’était pas symétriquement au milieu de la chapelle et qu’en plus elle
penchait bizarrement (les indigènes n’avaient pas remarqué cela mais simplement
qu’elle n’incitait pas à la prière – différence culturelle et
cultuelle !). Comme nous lavions le sol, j’ai proposé à André de la
centrer.
On essaie de déplacer la table, mais celle-ci, pourrie, manque de
s’écrouler. Nous retenons à grand peine la statue en bronze massif, d’un mètre
de haut mais étonnamment lourde comme trois éléphants… Nous appellons des gens
à la rescousse. Et finalement on pose la statue debout par terre à notre
hauteur, et dans l’axe de symétrie … Nous installons l’autel de côté et des
bancs tout près et voilà que Marie
se trouve être comme une sœur priante et une mère priée à nos côtés…
Amélioration
audacieuse, improvisée, imprévue et provisoire en attendant les réactions des
pèlerins !
Ensuite, dès le lendemain, avec des gens du
village qui passaient nous voir, nous avons décidé d’améliorer le chemin qui
descend légèrement de la route et de la maison vers le sanctuaire. Les curieux
sont devenus travailleurs : on a réquisionné des papas et des enfants qui
ont été très heureux de nous aider, fiers qu’ils étaient de voir leur
sanctuaire être désormais réhabilité et leur colline habitée.
Ce mercredi, nous avons eu 15 personnes à notre
messe du matin à 7h. Nous avons dû installer deux bancs supplémentaires. Une
très belle messe que j’ai dite en français (sauf le Notre Père) et que les
frères et fidèles ont chantée en tshiluba. A la fin, André, qui est notre
responsable de la liturgie, a fait un discours pour dire que ceux qui avaient
été adeptes des sectes devaient proclamer publiquement la foi catholique avant
de communier (c’est un enjeu majeur de la pastorale ici et j’en parlerai dans
un prochain article). Une dame a demandé la parole pour dire que certains ne
devaient pas communier parce qu’ils étaient mariés sans le sacrement du mariage
(autre enjeu pastoral !).
André a mis les choses au point !
A la sortie je demande à André s’il ne faudrait
pas ajouter encore un banc, pour une prochaine fois. Il est plus réaliste que
moi et semble avoir compris le lien entre l’affluence à la messe et le travail
de débroussaillage par lequel nous offrons du travail à certains papas du
village… Attendons donc pour voir !
Cette petite chapelle est très belle ! Et profiter des levers et des couchers de soleil, c'est génial !
RépondreSupprimerQuant aux enjeux pastoraux.... André met l'église au milieu du village, c'est le cas de le dire !
Très belle cette image du "recentrage" de la Vierge .... dans nos vies ?
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