vendredi 24 août 2012

Heurts… et malheurs de la route de brousse


La semaine dernière je suis donc parti en brousse pour une tournée de premières messes avec deux de mes confrères nouveaux prêtres, quelques religieuses amies et la marraine d'André. Le voyage et la route peuvent déjà faire l’objet de tout un roman.
D’abord le départ. Nous sommes partis à 8 personnes + un chauffeur, dans un jeep de safari, avec des sacs et des valises pour 3 camions. Lorsque tous les bagages furent arrimés à l’intérieur, je me demandais comment les 4 sœurs, la dame, le chauffeur et les 3 pères allaient pouvoir entrer. Mais nous sommes entrés. Miracle permanent de tous les pays du Sud.
Où par contre il n’y a pas de miracle, c’est dans la constitution –mentale – congolaire :  le respect très approximatif des horaires. Cette fois-ci nous avons fait fort. Le départ était prévu à 9h. Il fut repoussé à 11 heures pour pouvoir remplir les réservoirs de carburant (pourquoi ne l’a-t-on pas fait la veille ? le mystère reste complet !). A 11 heures, il fut décidé que ce serait plus intelligent de dîner avant de partir. Nous partirions donc à 14h…  et nous sommes partis à 15h après avoir attaché dans la voiture tout le paquetage bien serré pour qu’il ne tombe pas sur les passagers.

Vont entrer dans la voiture :
4 sœurs, une maman, 3 chanoines et un chauffeur avec chacun deux bagages.
Si, si ! c’est possible !
Et le voyage va durer 4 heures !

Mais 12 km plus loin, près de l’hôpital de Mikalayi, les paquets tombaient sur les passagers et nous nous sommes arrêtés pour rattacher le tout plus solidement. Pendant la pause, André téléphone à une connaissance qui lui apprend que le curé a eu un accident de moto. Le Père Gauthier est le curé de la paroisse où nous rendons et il était à Kananga pendant quelques jours. Il nous avait précédés de quelques heures sur la route du retour et était entré en collision avec une autre moto. Blessé à la machoire il fut admis à l’hôpital… près duquel nous nous trouvions ! On essaie de lui faire une petite visite.
Drôle de cortège dans la cour de l’hôpital…

On attend mais on ne peut pas le voir, car on ne pourra pas l’entendre : il a perdu deux dents et gagné deux points de suture sur la bouche. Il ne peut pas parler, ni participer à la première messe dans sa paroisse le lendemain.
C’est le destin africain, à la fois farceur et tragique !
Nous continuons notre route (plutôt notre piste poussiéreuse et sablonneuse) et nous sommes accueillis vers 19h30 dans la nuit et la joie à la paroisse de Ndekesha…
 
Et le lendemain,  la première messe fut malgré tout une réussite, même au bilan du curé : tout était bien organisé malgré son absence, preuve que c’est un bon curé qui sait déléguer ! Bravo, Père Gauthier et bon rétablissement.
Sur la route, pendant une pause dans un village, l’avenir de l’Afrique !

1 commentaire:

  1. J'espère que le curé va mieux ! J'aime : les bons curés savent déléguer !

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