mercredi 1 août 2012

Mourir pour cinq centimes


Il paraît que je vais être foudroyé par un féticheur dans les prochaines heures… à cause d’un billet de 50 FC (5 ct suisses).
Après la session des jeunes (relatée dimanche sur le blog) j’ai fait une tournée « propreté » sur l’esplanade avec des gamins en mal de bonbons. On ramasse les papiers un peu partout et nous en remplissons deux sacs-poubelles. Il n’y avait pas seulement les papiers laissés par les jeunes (ici on n’a malheureusement pas encore les réflexes suisses, ni des corbeilles ad hoc…) mais aussi de vieux papiers qui mystérieusement semblent remonter chaque semaine à la surface depuis les temps anciens où la colline n’était pas occupée par un père suisse maniaque de pelouse propre !
Sous l’arbre de la menuiserie, il y a du travail : pas mal de vieux sachets divers et … sous les bancs en bambous : un billet de 50 FC. Je ramasse en me préparant une réprimande salée pour les menuisiers du lendemain. Comment peut-on être aussi négligent ?

Fernand et Martin à la menuiserie sous les manguiers

Lorsque j’arrive lundi matin, j’y vais de mon petit discours et eux me disent qu’ils sont bien d’accord d’être plus consciencieux avec leurs ordures, mais que le billet, ils l’avaient bien vu mais ils ne l’avaient pas ramassé pour ne pas mourir.
Moi, je l’avais ramassé, parce que je ne savais pas que je risquais de mourir !
Ici, où les croyances en la sorcellerie sont bien ancrées même chez les chrétiens, on ne ramasse jamais de l’argent qui se trouverait par terre (même et surtout) sur son pas de porte, parce qu’on pense que c’est un malveillant qui aurait pu le faire ensorceller et lui donner des pouvoirs maléfiques sur celui qui ramasserait.
Bon, bon. Comment vais-je m’en sortir ? Les menuisiers me donnent ce conseil : si je le mets à la quête dimanche prochain, c’est bon, je ne risque rien. Mais d’ici là, je dois être prêt à toute éventualité. Dimanche on verra si la foi, la morale et moi sommes saufs !


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