mardi 4 septembre 2012

Lettres de mon moulin


Voilà quelques semaines que notre moulin (sponsorisé par des amis suisses) fonctionne. 


Notre meunier, (un papa du village, témoin de Jéhovah converti !) vit presque jour et nuit avec lui (il dort sur place ou dans la cabane à côté). Pour le surveiller contre des malveillants car au début il était en plein air.
Nous avons construit d’abord une cabane de feuillage puis progressivement une petite maison en brique fut édifiée autour des installations et pendant quelques temps, le lieu était l’attraction du village qui venait voir les murs monter : ceci d’autant plus que notre meunier est un rigolo et un boute-en-train reconnu à la ronde !







 La maison du moulin était finie lors de la visite de notre père abbé au début août :


Bilan de quelques semaines de fonctionnement.
Le moulin est pour le moment utile mais pas rentable. Au niveau domestique, le moulin nous rend des services pour moudre le maïs et le manioc de notre consommation, nous dépenserions beaucoup en déplacement et frais pour moudre ailleurs.
Pour les villageois et les passants, le moulin est utile mais comme ils sont très pauvres nous avons dû adapter nos prix à leur niveau de vie et nous ne gagnons presque rien tenant compte du prix du carburant et du salaire du meunier. Pour le moment celui-ci est à plein temps et le moulin fonctionne 6 jours et demi sur 7 (ici tout le monde ou presque travaille le dimanche après-midi !). Nous nous sommes rendus compte que l’usage est plus rentable quand le moulin fonctionne à plein régime et sans pause (à attendre le client). Donc pour avoir une affluence plus compacte et moins de frais de salaire, nous allons resserrer les heures d’ouverture à deux jours par semaine. A ce moment-là nous pourrons tirer un petit profit du moulin, tout en ne pressurant pas trop nos clients, qui sont pour la plupart très faibles économiquement et… nos paroissiens.

PS.
Lorsque les mamans n’ont pas le moyen d’aller au moulin elles pilent le maïs et le manioc, qui sont à la base de la nourriture kasaïenne. J’ai fait l’expérience que ce travail n’est pas une sinécure : 

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