Mardi, je
suis allé au marché vendre les choux de notre jardin. Sans arrière-pensée
aucune, je n’ai pu m’empêcher d’évoquer par devers moi la scène de la vente du
miel au marché « des Hommes et des Dieux ». Mon aventure était plus aventureuse
et moins romantique que l’alignement des bocaux sur l’étal par Lambert Wilson…
Comme notre
« père jardinier » Nicolas est en train d’arriver en camion depuis
Kin avec les reliquats du container, André et moi avons charge d’écouler les
produits du potager. Et voilà qu’il fallait à tous prix vendre les choux de
Chine (sorte de laitues) qui étaient à point.
André et les jardiniers ont lié
100 bottes, les avons installées dans la voiture, avons emprunté un jeune qui
fait volontiers notre chauffeur (je n’ose pas aller en ville seul au volant
pour le moment !), pris deux jeunes paroissiennes avenantes à installer
derrière les choux comme vendeuses. Et nous sommes partis avec le mandat
supplémentaire d’acheter pour le toit de la maison du moulin : des tôles et des chevrons que nous
installerons sur le vélo du meunier déjà parti sur la route. L’expédition
promettait.
Sur la
place du marché, dans la poussière, la fumée de la torréfaction du café et les
odeurs diverses, nous installons nos choux et leurs vendeuses, avec le mandat
de les vendre 400 FC la botte (40 ct suisses).
Et nous
partons acheter les tôles et marchander âpremement les chevrons. Après une
heure on revient vers les vendeuses. Elles n’ont rien vendu ! Le prix est
trop élevé. On propose la moité par bottes….
Comme il
n’est pas question que nous remontions sur la colline avec notre cargaison, je
brade et fait descendre les enchères.
A dix minutes de midi et en dix minutes nous vendons les trois quarts de
notre assortiment à 500 FC les trois bottes (50 ct suisses). Nous pouvons
porter un petit reste en amitié aux sœurs de Saint-Joseph.
Et nous
remontons sur la colline avec le coffre vide et 20'000 FC (20 frs) de produit
de vente. La misère. Si on m’avait dit il y a 5 ans qu’en juillet 2012, je
vendrais des choux sur un marché de l’Afrique équatoriale, j’aurais pensé à une
plaisanterie. Il faut croire que l’Esprit sait plaisanter…
Quelques images de marchés à travers le Congo : Kananga, Boma, Mikalayi
Finalement, vos bazars sont assez semblables aux nôtres. En plus pieux.
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